Dans les journaux, à la télé, on ne cesse d’entendre l’expression « neutralité carbone » mais à quoi correspond-elle vraiment ?
Pour y voir plus clair, fournissons dans un premier temps une définition de ce concept. La neutralité carbone représente un équilibre à l’échelle planétaire entre les émissions de carbone et l’absorption du carbone dans l’atmosphère grâce à différents moyens.
La neutralité carbone est l'équilibre global entre les émissions et l'absorption de carbone dans l'atmosphère.
Cette définition est floue, vous voulez des chiffres ? Pas de soucis, on vous en donne à titre d’exemple. Si nous émettions 600 gigatonnes de CO2, nous serions en mesure grâce aux puits naturels et aux techniques de captage de stocker également 600 gigatonnes de CO2.
Cette définition montre bien qu’il n’est pas question du concept de ne plus émettre de carbone mais plutôt de neutraliser nos émissions. En effet, il n’est pas possible à l’heure actuelle de se passer complétement des énergies fossiles. Le secteur de l’agriculture, par exemple, émet inévitablement du méthane.
Pourquoi est-ce capital d'atteindre la neutralité carbone ?
La réponse se trouve sous nos yeux. Il suffit d’allumer sa télévision pour voir les inondations qui ont frappé différentes régions en Espagne, la fonte des glaciers en Suisse ou les incendies de forêt en Californie. La nature est en train de nous montrer que si nous ne changeons pas notre façon de vivre, elle finira par nous donner une bonne leçon. Le réchauffement climatique est donc bel et bien une menace à prendre au sérieux.
Si nous voulons limiter le réchauffement climatique à 1,5° C d’ici 2100, nous n’avons d’autres choix que d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Cet objectif figure par ailleurs dans l’Accord de Paris, traité emblématique sur le changement climatique.
Comment peut-on arriver à la neutralité carbone ?
Pour arriver à celle-ci, il faut commencer par effectuer un bilan carbone qui fournira de précieuses informations (activité la plus émettrice, quantité de CO2 émise…).
Ensuite, il est possible de compenser ses émissions de carbone en combinant différentes solutions :
– Plantation d’arbres qui stockent le carbone dont le financement peut s’effectuer à travers le marché des crédits carbone;
–Développement de technologies de captage de CO2 comme en Islande avec les énormes ventilateurs qui le capturent et l’injectent sous terre;
– Transition vers les énergies renouvelables pour limiter au strict minimum l’utilisation des énergies fossiles (en 2020, le Danemark produisait 72 % de son électricité grâce aux énergies renouvelables);
– Amélioration de l’efficacité énergétique (meilleure isolation et système de chauffage des bâtiments pour éviter des pertes de chaleur).
– Conservation des puits naturels de carbone (prairies, océans, arbres…) que nous avons à notre disposition en les entretenant plutôt que d’opter pour la déforestation par exemple;
Toutefois, comme nous l’avons déjà mentionné à plusieurs reprises dans nos autres articles, il ne suffit pas de compenser nos émissions, il convient impérativement et avant toute chose de les réduire drastiquement. La compensation carbone doit être vraiment envisagée comme le remède à utiliser en derniers recours, nous devons privilégier la réduction de nos émissions.
Enfin, même si de nombreuses personnes utilisent les termes « neutralité carbone » et « neutralité climatique » de manière interchangeable, nous tenons à rappeler qu’il existe une différence entre ceux-ci. Le premier se concentre uniquement sur les émissions de carbone tandis que le second englobe les émissions de tous les gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère.
Pour conclure, nous aimerions reprendre une citation de Winston Churchill : « Mieux vaut prendre le changement par le main avant qu’il nous prenne par la gorge ».