Le bilan carbone permet de calculer les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle d’un pays, d’une entreprise ou encore d’un individu. En d’autres termes, il quantifie les effets de tous les gaz à effet de serre produits par l’ensemble d’une activité. Le résultat de ce bilan est exprimé en tonnes d’équivalent CO2.
Les différentes méthodes de calcul
À l’heure actuelle, il existe plusieurs méthodes pour calculer des émissions. Parmi celles-ci, on retrouve la méthode bilan carbone®*, la Greenhouse Gas Protocol (GHG) ou encore la méthode britannique PAS.
* Méthode développée par l’AEME (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie)
Quelles sont les émissions qui sont comptabilisées pour effectuer un bilan ?
On prend habituellement en compte trois types d’émissions :
1° les émissions directes : chauffage des locaux de l’entreprise ou émissions issues des véhicules de l’entreprise lors des déplacements ;
2° les émissions indirectes liées à l’énergie : émissions produites lors de la fabrication d’un produit ;
3° les autres émissions indirectes : déplacements domicile-travail, achat des matières premières ou de service…
De manière générale, on constate que la majorité des émissions des entreprises provient de la troisième catégorie.
À quoi ce bilan sert-il ?
Il vise à entreprendre des mesures internationales conjointement afin d’atteindre les objectifs climatiques (limiter le réchauffement climatique à 2 °C d’ici 2100) en identifiant nos activités les plus polluantes et en réduisant leur empreinte carbone.
D’ailleurs, depuis 2024, les pays membres de l’UE sont soumis à la directive européenne CSRD qui les oblige à effectuer un bilan carbone et à déterminer un plan d’action en vue d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Il est indispensable de calculer notre bilan carbone, car nous n’avons pas conscience des effets à court terme des gaz à effet de serre. En effet, selon les réponses obtenues lors d’un sondage réalisé en Allemagne en 2019, 22 % des répondants pensent que la production et l’utilisation des sacs en plastique constitue la plus grande source d’émissions de gaz à effet de serre dans une liste de cinq actions.
En réalité, cela est totalement faux, il conviendrait plutôt de se concentrer dans un premier temps sur la rénovation et l’isolation énergétiques des bâtiments pour diminuer les émissions de CO2.
Le bilan carbone comptabilise-t-il seulement le CO2 ?
Non, il comprend d’autres gaz à effet de serre comme le méthane, le protoxyde d’azote ainsi que les gaz fluorés. On a utilisé la tonne de CO2, car il s’agit du gaz à effet de serre qui est responsable d’environ 75 % des émissions.
Toutefois, il est vrai que les autres polluent également et restent nettement plus longtemps dans l’atmosphère, mais rappelons qu’ils sont présents en quantités bien inférieures. Voici un graphique qui montre la répartition des émissions totales de gaz à effet de serre :
Comment élaborer un bilan carbone?
1° dresser une liste de toutes les activités émettrices de gaz à effet de serre en les divisant selon les trois types d’émissions vus précédemment.
2° calculer la quantité d’émission générée par chaque activité à l’aide du calcul suivant :
Facteur d’émission x quantités = résultat en tonnes de CO2
Exemple : Une entreprise achète 150 ordinateurs de bureau qui génère 1000 kg d’émission par ordinateur. Ces ordinateurs ont une durée de vie de 5 ans
Calcul : 1000 kg x 150 = 150 tonnes de CO2 sur 5 ans ou 30 tonnes de CO2 par an.
3° élaborer un plan d’action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
4° informer le personnel et les partenaires des actions mises en place
Pourquoi effectuer un bilan carbone ?
Les entreprises qui sont engagées en matière d’environnement bénéficient plus facilement de financements. Cela permet également de décrocher de nouveaux marchés et de dépenser moins d’argent et de manière plus intelligente.
Enfin, au vu des dernières réglementations en matière de bilan carbone, il est évident que le cadre légal va devenir de plus en plus défini et contraignant. Peut-être serait-il temps d’amorcer cette transition en douceur plutôt que de le faire de force…
Le bilan carbone permet de décrocher de nouveaux marchés et dépenser moins d'argent